L’âge en bandoulière
Le secret de ces deux représentations au lycée agricole du Bourbonnais a été bien gardé pour que l’effet de surprise soit total ! En aucun cas les élèves ne devaient se douter que Daphnée Paupert et Catherine Porte, leurs profs d’ESC, avaient programmé un spectacle à la place d’un cours… leur offrant ainsi un cadeau rare et précieux qu’ils garderaient en souvenir toute leur vie, du moins l’espèrent-elles !
Un Conseiller d’Orientation et son assistant, dont on apprendra plus tard qu’il s’agit du metteur en scène, frappent à la porte de la classe. Prétextant ne pas avoir eu le temps d’informer les élèves de leur venue, je les présente rapidement et m’installe au fond de la classe avec l’assistant, laissant le conseiller à son intervention somme toute parfaitement habituelle et banale bien qu’inattendue. Subitement, sous prétexte qu’il aurait été élève ici, le Conseiller d’Orientation s’égare et dérive alors que surgit dans la classe une acolyte, une comédienne sans doute, transfigurée en premier poil d’adolescent. L’âge en bandoulière, c’est l’adolescence, la sienne, la nôtre, la leur… comme chevillée au corps, embusquée au plus profond de son âme qui parfois, sans prévenir, s’invite dans sa vie d’adulte, revient tel un boomerang. L’adolescence est la bandoulière qui nous tient en écharpe… ou nous met en charpie !
Quel régal que de voir les jeunes de la classe de 1ère Bac Pro CGEA et de 1ère Bac Pro AP comprendre qu’en fait de conseiller d’orientation qui passait promouvoir un avenir hypothétique, se retrouvent en situation de spectateurs de la trajectoire d’un adulte, un comédien, qui leur parle de leur présent à travers son propre parcours d’enfant à adulte…
Quelle merveille que ce texte de Thomas Gornet qui résonne à leurs oreilles comme s’ils écrivaient leur propre lettre d’amour !
Et quel bonheur que d’avoir en chair et en os dans sa classe les comédiens du Fracas qui jouent juste et vrai du premier poil au dernier frisson !
Quelle merveille que ce texte de Thomas Gornet qui résonne à leurs oreilles comme s’ils écrivaient leur propre lettre d’amour !
Et quel bonheur que d’avoir en chair et en os dans sa classe les comédiens du Fracas qui jouent juste et vrai du premier poil au dernier frisson !