Encadrés par six bénévoles de l'ANACR 03, ce mardi 10 mai 2022, les élèves de la classe de 3èEA ont eu l'immense opportunité d'aller à la rencontre de jeunes résistants de la Seconde Guerre mondiale, il y a plus de 75 ans, dans le hameau des Champs à Meillard.
Pour commencer, Madame Jeanine Dufour (92 ans), habitante des lieux, leur a offert un cadeau précieux : son témoignage sur les événements tragiques qui ont marqué ce petit hameau dans lequel la majeure partie des familles était résistante, généreuse et nourrie d'une volonté de lutter pour recouvrer la liberté et de lutter contre l'oppresseur. Une mère de famille qu'elle a bien connue, Me Lucienne Depresle, en a même payé le prix le plus fort voulant protéger les siens résistants et son hameau. Du haut de ses 14 ans à la fin de la guerre, Me Dufour nous a rapporté les dernières heures de cette maman revenue après dix longs mois de déportation et décédée quelques jours après la Libération des suites des mauvais traitements qu'elle avait reçus.
Ensuite, tous les sens en éveil et guidés par les intervenants, les élèves se sont rendus sur les lieux où s'est établi le camp de ces jeunes résistants pour la plupart Montluçonnais et réfractaires au STO. Le Camp Hoche a existé de mai à octobre 1943. Au plus fort, les jeunes clandestins-résistants étaient plus d'une cinquantaine. Les élèves ont pu appréhender et comprendre les raisons pour lesquelles ce site a été choisi : une vallée non visible depuis le plateau, un paysage de haies permettant la dissimulation et la fuite, l'éloignement des habitations, la présence de l'eau, et un voisinage prêt à les nourrir, et un pied de nez au régime autoritaire de l'État Français situé à quelques kilomètres de Vichy. Une cinquantaine d'actions de résistance est aujourd'hui portée à leur actif. À partir du mois d'août 1943, le nombre de maquisards devient trop important pour envisager d'y passer l'hiver et doit se disperser.
Un autre moment "fort" de la journée a été celui de la commémoration devant la stèle érigée en 1953 sur le lieu-même de l'implantation de ce maquis dans la clairière de La Pièce Plate à proximité du ruisseau de Douzenan. À cette occasion, les troisièmes ont pu prendre ce temps pour s'imprégner des lieux dans lesquels ont vécu des jeunes de leur âge, un moment de recueillement accompagné de La sonnerie aux Morts, suivi de La Marseillaise et du Chant des Partisans.
Ce fut pour les élèves une belle leçon d'histoire où l'on apprend autrement et un temps où le travail de mémoire prend tout son sens.